[Paroles d'experts] Simon Trichot

Retour sur la participation de Simon Trichot, expert technique international (ETI) en appui au ministère de l’Environnement du Panama, à la 3e Conférence des Nations Unies sur les Océans (UNOC3), autour des enjeux de gouvernance des océans, de conservation marine et d’économie bleue.

Dans le cadre de sa mission d'expert en appui au ministère de l’environnement du Panama, Simon Trichot a eu un rôle clé dans la préparation et la coordination de la participation du Panama à la 3e Conférence des Nations Unies sur les Océans (UNOC3).  
Son poste d’expert technique international (ETI), créé et financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et déployé par Expertise France, vise à appuyer les autorités panaméennes dans l’adaptation au changement climatique, avec un focus particulier sur la résilience des communautés côtières et autochtones.  
Sa mobilisation dans le cadre de cet événement a contribué à renforcer la gouvernance mondiale des océans et à défendre les intérêts du Panama sur la scène internationale.

© Expertise France // Hana Ben Younes Chargée de projets, Pablo Villaamil ETI Costa Rica, Simon Trichot ETI Panama, Arnaud Comolet ETI Grèce et Thaïs Rigaux, Chargée de projets Expertise France

Panama à l’UNOC3 : l’ETI moteur de la mobilisation

En quoi consiste votre mission ?

Ma mission s’inscrit dans le cadre d’un appui technique en matière d’adaptation au changement climatique auprès du Ministère de l’Environnement du Panama. Elle s’articule autour de plusieurs axes stratégiques :

  • L’appui au développement de stratégies d’adaptation nationales et locales au changement climatique, en mettant un accent particulier sur les dimensions humaines de la crise climatique, telles que la mobilité humaine et la relocalisation planifiée de populations vulnérables.

  • L’accompagnement direct de communautés vulnérables, notamment la communauté autochtone Guna, confrontée à l’élévation du niveau de la mer et à des inondations récurrentes, dans leurs efforts pour renforcer leur résilience, préserver leur territoire et planifier leur avenir.

  • La conception, mise en œuvre et suivi de projets de résilience communautaire, axés sur la gouvernance locale, la gestion des ressources naturelles, et l’adaptation climatique.

  • L’appui à la représentation du Panama dans des forums nationaux et internationaux de haut niveau, comme la 3e Conférence des Nations Unies sur les Océans (UNOC3), en accompagnant les autorités et en facilitant les synergies entre diplomatie environnementale et coopération technique.

Pouvez-vous nous parler de votre rôle dans l’organisation de l’UNOC3 ?

Mon rôle s’est concentré sur la coordination stratégique et opérationnelle de la participation du Panama, en assurant une articulation efficace entre les acteurs nationaux et internationaux. Mon appui s’est notamment centré sur : 

  • La coordination avec les points focaux des différentes institutions nationales et des partenaires, pour garantir une préparation cohérente et concertée de la délégation panaméenne.

  • La systématisation des priorités nationales en lien avec les grandes thématiques de la conférence : conservation marine, gouvernance des océans, économie bleue, lutte contre la pollution plastique, pêche durable et financement de la transition.

  • L’élaboration des agendas du Ministre de l’Environnement, du Directeur du Changement Climatique et de la Directrice des Côtes et Mers, en veillant à maximiser leur participation aux événements officiels et parallèles tout en favorisant la consolidation ou l’établissement de nouveaux partenariats stratégiques. Ce travail inclut aussi la préparation des discours, messages politiques et documents de briefings des représentants panaméens.

  • Enfin, j’ai contribué à mobiliser des financements pour permettre la participation de membres clés de la délégation, notamment issus des territoires autochtones et communautés côtières.

Quel était l’objectif principal de cet événement ? Quels ont été les principaux enseignements tirés de cette expérience ?

L’UNOC3 visait à renforcer la gouvernance mondiale des océans face à l’urgence climatique, la dégradation des écosystèmes côtiers et marins et à la perte accélérée de biodiversité marine. L’événement a mobilisé gouvernements, scientifiques, collectivités locales, secteur privé et société civile autour de solutions concrètes pour :

  • La conservation des écosystèmes côtiers et marins ;

  • La lutte contre la pollution plastique et la surpêche ;

  • Le financement d’une économie bleue équitable ;

  • La décarbonation des activités maritimes et le respect des droits des communautés côtières.

Parmi les enseignements retenus, je mentionnerai :

  • L’importance d’une coordination multisectorielle rigoureuse : une bonne articulation entre institutions et partenaires a permis au Panama de défendre un positionnement cohérent, aligné sur ses engagements climatiques et marins, et de concrétiser de nouveaux engagements comme l’adhésion à plusieurs coalitions ou la signature de protocoles d’accord.

  • Le rôle stratégique d’une gestion proactive de l’agenda politique : grâce à une planification minutieuse, les représentants panaméens ont pu participer activement à des espaces diplomatiques clés, renforcer leur visibilité, et défendre des initiatives comme le CMAR ou la Coalition pour un Océan Silencieux.

  • L’accès au financement, condition de la légitimité et de l’inclusivité : La recherche active de financements a permis d’assurer une présence stratégique et représentative du pays. La participation des représentants Guna à la coalition "Ocean Rise & Coastal Resilience" illustre comment un soutien logistique et financier bien anticipé permet de porter des voix souvent marginalisées dans les arènes internationales.

Quels sont vos futurs projets en lien avec ce type d’événement et pour la suite de la mission ?

À court terme, il s’agira de capitaliser les avancées obtenues à l’UNOC3 à travers la production de rapports de suivi, l’organisation de tables rondes nationales, et la diffusion des enseignements. Un événement public en partenariat avec l’Alliance Française du Panama réunira des acteurs institutionnels, communautaires et internationaux ayant participé à la conférence.

Ensuite, il conviendra de donner suite aux partenariats initiés ou consolidés dans le cadre de l’UNOC3, à travers la formalisation d’accords de coopération, comme celui en cours avec la plateforme IPOS afin de garantir la conservation des écosystèmes côtiers tout en assurant un développement durable de l’économie bleue.

Enfin, l’objectif est d’opérationnaliser les engagements pris dans le cadre de l’UNOC3 au niveau national, via l’adoption de nouveaux cadres réglementaires, le développement de projets pilotes et la mobilisation de financements pour appuyer des solutions concrètes d’adaptation et de gestion durable des océans.

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