[Interview] Guillaume Cornuau et Myriam Abou-Samra

Quel était l’objectif principal de ce séminaire inédit ?

Guillaume Cornuau : L’idée était de créer un temps fort de formation et d’échange pour les enseignants des 23 filières bilingues LabelFrancÉducation en Chine. Nous avons voulu proposer un espace de réflexion sur les enjeux spécifiques de l’enseignement des DNL en contexte chinois. C’est aussi l’aboutissement d’un projet pédagogique que j’ai mené durant toute l’année scolaire 2024-2025.

Comment avez-vous organisé ce séminaire à distance ?

G.C. : La distance n’a pas été un frein. Grâce au format en ligne, nous avons pu réunir 90 enseignants et inviter deux experts internationaux, dont Myriam Abou-Samra, depuis la Tunisie. La richesse des échanges a prouvé que la collaboration pédagogique peut s’épanouir bien au-delà des frontières.

Madame Abou-Samra, quel a été votre rôle dans ce séminaire ?

Myriam Abou-Samra : J’ai eu le plaisir de présenter des pistes didactiques et de participer à l’analyse de productions pédagogiques réalisées par les enseignants. Ce fut un vrai travail collaboratif. Malgré les kilomètres, nous avons pu dialoguer efficacement, et apporter un regard croisé sur les pratiques dans les filières bilingues francophones.

Quels sujets ont suscité le plus d’intérêt de la part des enseignants ?

M.A.-S. : Trois grands thèmes ont animé les discussions : l’alternance codique entre les langues, la médiation linguistique en classe, et l’accès aux ressources pédagogiques adaptées au niveau de français des élèves. Ces questions sont cruciales pour aider les enseignants à ajuster leurs pratiques dans un cadre bilingue.

Ce séminaire s’inscrit dans un projet pédagogique plus large, pouvez-vous nous en parler ?

G.C. : Oui, ce séminaire clôt une dynamique annuelle initiée en 2024. Les enseignants ont conçu 35 fiches pédagogiques, testées et filmées en classe. Ces documents ont été analysés par les experts et vont nourrir une base de ressources mutualisées, accessible aux filières actuelles et à celles en voie de labellisation. Cela marque une étape importante dans le renforcement de la coopération au sein du réseau LabelFrancÉducation.

Que retenez-vous de cette expérience à 8000 km de distance ?

M.A.-S. : Une grande richesse humaine et professionnelle. Ce genre de collaboration prouve que la distance géographique peut être dépassée grâce à des objectifs partagés et à une vraie volonté d’échange.

G.C. : Et surtout, cela ouvre la voie à d’autres initiatives de formation internationales, pour que nos enseignants se sentent connectés, soutenus, et toujours en mouvement.